Version numérisée de l‘ouvrage
Table des matières
Présentation du livre
Biographie
 
L'Art de se connaître soi-même ou la recherche des sources de la morale parut à Rotterdam en 1692, et fut si décisif que l'article "Amour" de l'Encyclopédie résume les chapitres VI à VIII de la seconde partie, concernant la distinction désormais classique de l'amour-propre et de l'amour de soi . Traduit et réimprimé maintes fois jusqu’en 1865, le livre fut attaqué par François Lamy mais défendu par Malebranche. Outre sa signification dans l’œuvre apologétique (le chanoine Lacoste en fait la quatrième partie du Traité de la vérité de la religion chrétienne en son édition de 1826) puisque seule la religion chrétienne sait rapporter l’amour de soi et d’autrui à sa source pour lui trouver sa véritable finalité, la portée psychologique de l'ouvrage est incontestable, par l'analyse approfondie des fantasmes de l'intérêt et des pièges de  l'inconscient. L’auteur dénonce, en ce siècle de gloire, la volupté et surtout l'orgueil, usurpation de ce qui n'appartient qu'à Dieu, et retrouve, dans la critique des mondains, des thèmes et accents pascaliens.
La présente édition reprend celle de 1712 (cliché BnF), et respecte l’orthographe souvent variable de l’auteur, en rectifiant toutefois quelques fautes manifestes et usages typographiques, et rétablit (suivant l’édition de Toulouse, 1865) des mots ou membres de phrases mal compris ou omis par l’éditeur (signalés par des crochets).
Christiane Frémont
ABBADIE, Jacques
L’Art de se connaître soi-même (1692)
 
L'ART DE SE CONNOÎTRE SOI-MÊME
 


Dédicace.....................................................................................................................................................................9
Préface......................................................................................................................................................................11
 
PREMIERE PARTIE
Où l’on traite de la nature de l’homme, de sa fin,
de ses perfections, de ses devoirs, et de ses forces
 
Chap. I. Où l’on donne une idée générale de la bassesse et de la misére de l’Homme, qui sont les                                  
premiéres de ses qualités qui frapent nôtre esprit ...........................................................................................................21
 
Chap. II. Où l’on fait des réfléxions plus particuliéres sur l’homme et où l’on tâche de découvrir sa nature,
ses perfections et sa fin, pour trouver quelque consolation à ce qu'on a découvert de sa bassesse et de sa misère..............27
 
Chap. III. Où l’on tâche de connoître l’homme, en considérant la nature et l’étendue de ses devoirs ................................51
 
Chap. IV. Où l’on continuë à faire quelques réflexions sur le Decalogue, le considerant comme l’expression
de la loi naturelle, accommodée à l’état des Israelites.....................................................................................................59
 
Chap. V. Où l’on continue à examiner de nos devoirs, en considérant la loi du Décalogue ...............................................65
 
Chap. VI. Où l’on montre l’étendue de la loi naturelle, en la considérant dans l’Evangile,
et par raport à l’homme immortel.................................................................................................................................77
 
Chap. VII. Des forces morales de l’homme, ou des motifs qu’il trouve en lui-même,
pour se determiner dans ses actions..............................................................................................................................81
 
Chap. VIII. Où l’on explique ce que peut le sentiment de nôtre immortalité sur nôtre cœur .............................................87
 
Chap. IX. Où l’on continue à montrer ce que peut le sentiment de nôtre immortalité sur nôtre cœur ................................97
 
SECONDE PARTIE
Chap. I. Où l’on recherche la Source de nôtre corruption, en traitant de la première de nos facultés,
qui est l’entendement..................................................................................................................................................121
                                                               
Chap. II. Où l’on continuë à faire voir que la source de nôtre corruption n’est point dans l’entendement .........................129
 
Chap. III. Où l’on recherche la maniere dont l’esprit trompe le cœur ...........................................................................133
 
Chap. IV. Où l’on considére le commerce d’illusion qui est entre le cœur et l’esprit,
et comment Dieu seul le détruit par sa grace ...............................................................................................................141
 
Chap. V. Où l’on continue à chercher les sources de nôtre corruption, en considérant les mouvemens
et les penchans de nôtre cœur.....................................................................................................................................147
 
Chap. VI. Où l’on examine les defauts de l’amour de nous-mêmes ..............................................................................153
 
Chap. VII. Où l’on fait voir que l’amour de nous-mêmes allume toutes nos autres affections,
et est le principe general de nos mouvemens................................................................................................................159
 
Chap. VIII.Où l’on continuë à montrer que l’amour de nous-mêmes fait naître tous nos mouvemens ..............................167
 
Chap. IX. Où l’on considere les inclinations les plus générales de l’amour de nous-mêmes,
et premierement le desir du bonheur............................................................................................................................183
 
Chap. X. Où l’on considere les illusions que l’amour propre se fait pour corriger les défauts
qu’il trouve dans le bonheur qu’il recherche.................................................................................................................195
 
Chap. XI. Où l’on continuë à considerer les inclinations generales de l’amour de nous-mêmes,
du desir de la perfection............................................................................................................................................. 205
 
Chap. XII. Où l’on traite des vices généraux qui coulent de l’amour propre, et premierement de la volupté ....................213
 
Chap. XIII. Où l’on continuë à considerer les divers caracteres de la volupté ...............................................................219
 
Chap. XIV. Où l’on traite des déréglemens généraux de l’amour propre, et particulierement de l’orgüeil .........................229
 
Chap. XV. Où l’on examine tous les déréglemens qui entrent dans la composition de l’orgüeil .......................................235
 
Chap. XVI. Où l’on considere le second déréglement de l’orgüeil ................................................................................243
 
Chap. XVII. Du troisiéme déréglement qui compose nôtre orgüeil, qui est la vanité .......................................................247
 
Chap. XVIII. Où l’on continuë à examiner les caracteres de la vanité des hommes .......................................................255
 
Chap. XIX. Des deux derniers caracteres de l’orgüeil, qui sont, l’ambition et le mépris du prochain ................................265
 

Né dans le Béarn et mort près de Londres en 1727, Abbadie (1654-1727), théologien, érudit, moraliste et prédicateur, est un grand nom de l'apologétique protestante – et de la littérature française. Bien éduqué par les chefs religieux de sa province, il sera Docteur en théologie et, suite à la révocation de l'édit de Nantes, ministre à la colonie protestante du Brandebourg ; après un voyage en Hollande où il retrouve  les réfugiés rassemblés autour de Jurieu,  il suit en Angleterre milord Galway maréchal de Schomberg, Lieutenant général d'Irlande, s'installe à Dublin et reçoit le doyenné de Killalow, puis regagnant Londres met sa plume au service du roi Guillaume III pour soutenir le droit divin du pouvoir des souverains – il défendait quatre ans plus tôt le droit populaire de résistance et de déchéance. On sait qu’il rédigea, sur la demande du roi, la version officieuse de la (soi-disant) conjuration papiste —sa récompense :  le titre de Doyen de St Patrick à Dublin. L'œuvre d'Abbadie,  traversée par les grands thèmes de l'apologétique et des controverses religieuses  du temps, s’inscrit dans la tradition des  moralistes français du siècle : contre les libertins  et les  mondains— athées, déistes, sceptiques, épicuriens ; contre les hérétiques — ariens, sociniens ; conter les catholiques enfin — Bossuet autant qu’Arnauld. L'ouvrage le plus connu est son grand traité De la vérité de la religion chrétienne: mis à l'index, maintes fois réédité jusqu'en 1864, il eut un immense succès, loué haut et fort par Bussy-Rabutin et la marquise de Sévigné comme préservatif contre l’incrédulité, lu à la Cour de Louis XIV malgré ses pointes contre le catholicisme, et bientôt traduit en anglais puis en allemand. L’Art de se connaître soi-même, profond dans  l’analyse des motivations et stratégies du cœur humain, prend souvent des accents pascaliens, dans une langue française très classique par son élégance et sa simplicité.
(Catalogue des Auteurs, CF)
auteurs
de N à V
auteurs
de H à M
auteurs
de D à G
auteurs
de A à C
catalogues
accueil