ESSAI PHILOSOPHIQUE SUR L'ÂME DES BÊTES
Table des chapitres contenus dans ce volume
TRAITÉ DES VRAIS PRINCIPES QUI SERVENT DE FONDEMENT A LA CERTITUDE MORALE
Introduction
I.Ordre de Démonstrations différent de celles de Géométrie ......................................................................................19
II.Il importe beaucoup de faire l'Analyse de la Certitude Morale. Etendue de son objet ...............................................20
III. Principe général auquel elle se réduit ..................................................................................................................21
Chapitre 1. Application du principe de la Raison suffisante, à la Certitude de l'Histoire ..................................23
§.I.De la Nature du Témoignage humain autant qu'il fait preuve des faits ...................................................................23
§.II.La Démonstration d'un Fait résulte du concours des Témoignages qui l'attestent ...................................................24
§.III.Il y a des cas où ce concours ne sauroit être l'Ouvrage du pouvoir humain ..........................................................26
§.IV.Premier Exemple .............................................................................................................................................27
§.V.Second Exemple sur ce sujet .............................................................................................................................28
§.VI.La certitude des deux Faits allégués, roule sur un concours d'apparences, qui supposent le Fait même
pour leur principe unique, parce que Dieu n'est point trompeur ...................................................................................28
§.VII.Pourquoi Dieu ne sauroit tromper ....................................................................................................................29
§.VIII.Loix qui gouvernent les Agens moraux. En vertu de ces Loix, un Evénement en produit un autre,
et un Fait peut être regardé comme la cause des Témoignages qui le publient .............................................................30
§.IX.Outre le Témoignage, les grands Evénemens ont des suites qui leur servent d'indice et de preuve .........................33
§.X.Différence entre le Témoignage formel et ces autres suites ou indices
qui rendent aux Faits un témoignage muet .................................................................................................................33
Chapitre 2. De la force du Témoignage; où l'on traite de la Certitude de la Tradition, et de l'Autorité
des anciens Monumens ........................................................................................................................................36
§.I.Caractéres que doit avoir un Témoin pour être croyable. La Démonstration des Faits ne sauroit résulter
d'un seul Témoignage ..............................................................................................................................................36
§.II.Il en peut pourtant resulter une assûrance suffisante. Distinction entre Probabilité, Assûrance raisonnable
et Certitude parfaite ................................................................................................................................................38
§.III.L'Union de plusieurs Témoignages, augmente le degré de crédibilité d'un Fait, et pourquoi ....................................40
§.IV.Calcul d'un Géometre sur l'accroissement de la probabilité par le nombre des Témoins.
Il roule sur de faux Principes ...................................................................................................................................41
§.V.Un concours de Témoins dans certaines circonstances, donne la démonstration des Faits.
Exemple .................................................................................................................................................................43
§.VI.Raison de cela ................................................................................................................................................44
§.VII.L'accord des Témoins, qui déposent d'un Fait, donne selon les circonstances, ou probabilité simple,
ou assûrance raisonnable, ou démonstration ..............................................................................................................45
§.VIII.Progrès de la force du Témoignage. La Probabilité se mesure et a ses degrés:
la pleine Certitude n'en a point: elle est hors de toute mesure: c'est un infini qui échappe au calcul ................................46
§.IX.L'Autorité de la Tradition est fondée sur les Principes ci-dessus. La Tradition n'étant autre chose que
la Transmission du Témoignage oculaire, sa certitude se réduit à celle de ce premier Témoignage, et à
l'assûrance qu'il a été fidellement transmis jusqu'à nous .............................................................................................47
§.X.Dans une seule ligne de Tradition, cette assûrance ne peut-être parfaite ...............................................................48
§.XI.Sa crédibilité décroit à mesure que le nombre des Transmissions augmente, ou que la Tradition s'éloigne
de la date des Faits .................................................................................................................................................49
§.XII.Ce défaut de la Tradition, compensé par son étendue. Comment cette étendue la rend croyable,
et même en certains cas infaillible, en nous ramenant à l'origine des Faits ...................................................................50
§.XIII.Elle nous en transmet toute la certitude, lorsqu'on ne lui peut supposer d'autre fondement qu'un
concours de Témoins oculaires. Il est faux que toute Tradition perde de sa credibilité à mesure qu'elle
s'éloigne de la source; Principe de cette Erreur dans le Mathématicien ci-dessus .........................................................51
§.XIV.Règles pour discerner les vrayes Traditions d'avec les fausses; ces Règles sont prises
1.de la proportion entre l'étendue d'une Tradition, et l'éloignement des Faits qu'elle atteste.
2.De la nature de ces Faits ......................................................................................................................................52
§.XV.Dans un extrême éloignement des Faits, il n'y a que l'université d'une Tradition qui l'empêche d'être suspecte .......55
§.XVI.Avantage des Monumens, sur-tout de l'Ecriture, sur la Tradition orale.
L'Histoire écrite fixe, appuye, supplée la Tradition, et en fortifie la chaîne en l'abregeant ..............................................56
§.XVII.Autenticité et fidélité des Manuscrits ............................................................................................................57
§.XVIII.Lumiéres que nous donne le témoignage des Auteurs anciens .......................................................................58
§.XIX.Ils sont des Témoins de la Tradition de leur siècle ...........................................................................................59
§.XX.Notoriété des Faits publics. Comment leur certitude se transmet d'une génération à l'autre ..................................59
§.XXI.Origine des fausses Traditions. Elles prennent la place des véritables, quand celles-ci commencent à
s'éteindre. Progrès rapides de l'Erreur ......................................................................................................................60
§.XXII.Juste image de cette succession des fausses Traditions aux vrayes .................................................................62
§.XXIII.Elle est favorisée par l'ignorance des Siècles obscurs; par la disette d'anciens Monumens;
par les Monumens supposés ....................................................................................................................................63
§.XXIV.Triomphes de la Vérité historique sur les fausses Traditions, lors du renouvellement des Lettres.
Usage de la Critique ................................................................................................................................................64
§.XXV.Documens, Titres, Archives, Histoires surtout, Moyens uniques de perpétuer la connoissance des Faits et
de redresser l'erreur ................................................................................................................................................64
§.XXVI.Comparaison entre le pouvoir de la Vérité et celui de l'Imposture ..................................................................65
§.XXVII.La propagation des Vérités historiques a ses bornes, prises dans l'état actuel du Genre Humain.
Commerce libre entre les Peuples, puissant véhicule pour les vrayes Traditions;
comme l'infaillible moyen d'affermir les fausses et de les étendre, c'est le lien d'une Domination tyrannique ..................66
§.XXVIII.S'il y a des Traditions universelles, elles sont aussi anciennes que le Genre-Humain,
et par conséquent vrayes .........................................................................................................................................68
§.XXIX.La Tradition et les Monumens se prêtent un apui mutuel ...............................................................................69
§.XXX.L'Autenticité des anciens Auteurs, et par là même la certitude de l'ancienne Histoire,
prouvée indépendamment de la Tradition ..................................................................................................................70
§.XXXI.Conclusion. La Foi historique roule toute entiére sur le grand Principe de la Véracité de Dieu,
et sur celui de la Raison suffisante ...........................................................................................................................72
Chapitre 3. De la Certitude des causes dans la Physique ..................................................................................74
§.I.Causes Physiques, Faits invisibles auxquels les Phénomènes rendent témoignage ...................................................74
§.II.Source des incertitudes de la Physique. Le Méchanisme qui en est la clef générale n'est point un Principe,
mais une combinaison de Principes ...........................................................................................................................75
§.III.La diversité des Hypothèses particuliéres vient de ce qu'on ne peut remonter au Systême général de l'Univers ......76
§.IV.Tout étant enchaîné dans la Nature, il nous faudroit une Histoire complete des Effets,pour atteindre à la
connoissance des Causes, qui étant compliquées, le seront différemment pour chaque effet particulier,
selon que se trouvera réglé le Systême général .........................................................................................................78
§.V.Comparaison de la Nature avec un Chiffre .........................................................................................................80
§.VI.Exemple d'un Systême démontré en Physique; c'est celui de Copernic; parce qu'il ramene l'Universalité des
apparences celestes à un Principe simple ..................................................................................................................81
§.VII.La Nature se développe mieux en grand qu'en petit, et pourquoi ........................................................................83
§.VIII.Le degré de simplicité dans les Hypothèses, fait celui de leur vraisemblance .....................................................83
§.IX.La Règle du plus simple, n'est autre que celle de la Raison suffisante ..................................................................84
Chapitre 4. De la certitude des Effets de la Nature; où l'on traite de l'Analogie, et de l'Uniformité des Loix
naturelles, en examinant quelle est la force des Argumens qui roulent sur ce double Principe .......................86
§.I.L'Ordre de la Nature est la règle de nos Connoissances .......................................................................................86
§.II.Différence entre les Loix des Corps, et celles qui gouvernent les Esprits ..............................................................87
§.III.Le Principe de l'Analogie ne mene qu'à des conclusions probables ......................................................................88
§.IV.Les Loix générales nous donnent certitude sur les cas particuliers .......................................................................89
§.V.Application de ces Principes à l'existence des Ames humaines .............................................................................90
§.VI.La seule Analogie démonstrative est celle des Effets avec leur Cause ................................................................91
§.VII.Caractère des Loix naturelles, l'Universalité et la permanence. On s'assûre qu'il y a de telles Loix,
par le grand Principe de la Raison suffisante, joint à l'idée de la Sagesse et de la Bonté du Créateur .............................93
Chapitre 5. De l'existence des Esprits ou Agents immatériels, où l'on démontre en particulier l'existence
des Ames humaines, et de celle des Bêtes .........................................................................................................95
§.I.Cause immatérielle caractérisée par ses effets ....................................................................................................95
§.II Les Mouvemens spontanés des Animaux supposent une telle cause .....................................................................96
§.III.Ils caractérisent un Principe sensitif ..................................................................................................................96
§.IV.Exemple pris d'une figure humaine qui fait toutes les Actions extérieures de l'homme.
Cette figure est un véritable Homme ........................................................................................................................97
§.V.Réponse aux doutes d'un Pyrrhonien. Recourir au Méchanisme pour expliquer de tels Phénomènes,
c'est supposer qu'un Etre tout-puissant prend plaisir à nous donner le change ..............................................................98
§.VI.Les Phénomènes en question n'ont point de relation naturelle avec deux causes,
ils n'en ont qu'avec une seule .................................................................................................................................100
§.VII.La profondeur des desseins de Dieu n'obscurcit point la proportion que les Effets ont avec leurs Causes,
aussi-bien que les Moyens avec leurs Fins ..............................................................................................................102
§.VIII.Opérations d'un Agent nécessaire, aisément discernées d'avec celles d'un Agent libre .....................................103
§.IX.Des Effets séparés de la Cause qu'ils caractérisent, deviennent des moyens d'Erreur;
ils ont de la part de celui qui les rassemble, cette Erreur pour fin ...............................................................................104
§.X.Exemple. Toute Imitation renferme ou le dessein d'étaler de l'industrie, ou celui de tromper en la cachant .............105
§.XI.Conséquence de ces Raisonnemens. Les hommes que je vois autour de moi, sont des Etres spirituels;
ils ont une Ame semblable à la mienne ....................................................................................................................106
§.XII.Autre conséquence. Les Bêtes en ont une aussi, quoique d'un ordre différent ...................................................107
§.XIII.Les preuves en faveur de l'Ame des Bêtes, moins nombreuses, mais également concluantes.
Pourquoi l'on est partagé sur cette derniére Question, quoique l'autre ne s'agite point sérieusement .............................108
§.XIV.La même méthode, par où l'on démontre une Ame dans l'Homme et dans la Bête,
fait discerner la Bête d'avec l'Homme ....................................................................................................................109
Chapitre 6. De la certitude des causes finales. Nouvelle preuve en faveur de l'Ame des Bêtes,
tirée du but de leurs Organes ............................................................................................................................111
§.I.Témérité de l'homme à juger des fins du Créateur ..............................................................................................111
§.II.Il n'est pas impossible de découvrir celle de la Machine animale .........................................................................112
§.III.Trois sortes d'organes dans les Animaux ..........................................................................................................112
§.IV.Ceux des Sens ont pour fin, la perception qui s'excite en nous par leur entremise ................................................113
§.V.Le prétendu usage, que le Cartésien leur assigne chez les Bêtes, n'est point évident .............................................114
§.VI.Le rapport de certaines Sensations à certains Organes n'est point arbitraire .......................................................114
§.VII.De ce que nous ne comprenons guère ce rapport, il ne s'ensuit pas qu'il ne soit point naturel ..............................115
§.VIII.Ce n'est qu'au cas qu'il le soit, que la Sagesse divine éclate dans la structure de ces Organes.
Sans cela, quoique l'Art y puisse paroître, la Sagesse n'y paroît point .........................................................................116
§.IX.Conséquence générale. Le Corps Animal qui n'est qu'un tissu de ces Organes, est fait pour servir
d'Organe à un Principe sensitif ...............................................................................................................................118
§.X.Notre ignorance sur la maniére dont l'Ame et le Corps agissent réciproquement l'un sur l'autre,
ne fait point obstacle à cette conclusion ...................................................................................................................118
§.XI.Il faut raisonner du Corps des Bêtes comme de celui de l'Homme .....................................................................119
§.XII.Réponse à l'objection, que les Bêtes sont faites pour l'Homme .........................................................................120
§.XIII.Instance pour fortifier cette objection. Nouvelle réponse ................................................................................121
§.XIV.On raisonne ici sur l'Analogie des Moyens aux Fins. Elle veut que ces moyens qui se ressemblent,
ayent des fins qui se ressemblent à proportion .........................................................................................................122
§.XV.Jugement du Cartésien sur les Bêtes, convaincu de bizarrerie par une Comparaison ..........................................123
§. XVI. Parallèle entre les Habitans des Planetes et l'Ame des Bêtes. L'Argument tiré des Causes finales,
conclut moins pour ceux-là, que pour celle-ci ...........................................................................................................124
Chapitre 7.De la différence entre la Certitude métaphysique et la morale, et comment celle-ci tient à celle-là.
Réalité du Monde Intellectuel. Existence des Corps moralement démontrée ................................................127
§.I.Principe de la Certitude Métaphysique. La preuve de l'existence d'un Dieu, tirée de l'arrangement de l'Univers,
appartient à ce dernier Ordre de certitude. Elle ne s'étend point au delà de la Cause premiére ....................................127
§.II.L'existence des Causes secondes devient certaine par leur proportion avec les effets,
et par la Véracité de Dieu, qui pouvant opérer par lui-même l'équivalent de toutes ces causes ensemble,
ne le veut pas, pour ne point ôter l'unique voye naturelle de connoître ses Créatures ..................................................130
§.III.Monde Intellectuel, objet de la certitude morale ...............................................................................................131
§.IV.Règles pour la conduite de la vie, fondées sur le même Principe ........................................................................131
§.V.La certitude de l'Histoire en dépend .................................................................................................................132
§.VI.Réponse à une Objection ...............................................................................................................................132
§.VII.Comment les Miracles font preuve en faveur d'une Doctrine ..........................................................................133
§.VIII.La science des Signes ou l'Art de l'interprétation, dépend du Principe de la Raison suffisante ...........................134
§.IX.Démonstration de l'existence des Corps ..........................................................................................................136
§.X.Existence du nôtre en particulier, et en rapport avec le reste de l'Univers ............................................................137
§.XI.L'accord de tous les Etres intelligens dans l'idée du même Monde, établit sa réalité ............................................139
§.XII.Autre Démonstration de l'existence des Corps tirée du Mal physique ...............................................................141
§.XIII.Il ne prouve pas moins celle du Monde intellectuel. La même Vérité inviciblement établie par tout
ce qui nous représente le Mal moral .......................................................................................................................143
Chapitre 8. Eclaircissemens sur la grande Règle de la Raison suffisante. Comment la Véracité de Dieu
assûre la plûpart de nos connoissances. Si un Athée a certitude des Vérités qui ne sont pas Mathématiques.
Comment nous pouvons être assûrés de plusieurs choses sans connoître le Principe de notre certitude.....146
Conclusion.
§.I.Objection. La Règle de la Raison suffisante manque d'évidence ..........................................................................146
§.II.Eclaircissement. La Raison suffisante des Phénomènes, quand c'est un Principe simple, est nécessairement
la Raison unique ....................................................................................................................................................147
§.III.Le rapport des effets à la Cause simple qui les explique, est celui d'un Tableau à son Original .............................149
§.IV.Dans quels cas on est sujet à se tromper, en déduisant d'une seule Cause, ce qui est l'effet de plusieurs ..............150
§.V.Différentes manieres d'envisager le Principe du plus simple, et de l'appliquer aux Démonstrations Morales ...........152
§.VI.Seconde Objection. L'Axiome de la Veracité de Dieu est ici de peu d'usage ......................................................154
§.VII.Réponse à l'Objection. Il y a une Analogie évidente entre de certaines Causes et de certains Effets,
quoiqu'il n'y ait point de liaison nécessaire ...............................................................................................................154
§.VIII.Si de tels Effets ont lieu sans de telles Causes, Dieu nous trompe ..................................................................155
§.IX.Si le pouvoir de suspendre notre jugement, empêche qu'on ne nous trompe, il s'ensuivra,
1°. Que Dieu n'a pas le pouvoir de nous tromper .....................................................................................................155
§.X.2°. Que personne n'est jamais responsable de nos Erreurs .................................................................................156
§.XI.Il y a des choses que nous devons croire sans y être poussés invinciblement.
La Raison nous y engage, sans que l'Evidence nous y entraîne .................................................................................157
§.XII.Si nous nous trompons dans ces sortes de choses, ce n'est pas nous, mais autrui, qui est responsable
de notre Erreur .....................................................................................................................................................160
§.XIII.Le recours à la Véracité de Dieu ne justifie point nos Erreurs ........................................................................161
§.XIV.A parler exactement, il est faux que les Sens nous trompent ...........................................................................162
§.XV.La Règle pour discerner ceux de nos Jugemens dont nous sommes seuls responsables, d'avec ceux dont
autrui doit répondre, est la même, soit qu'il s'agisse de Dieu ou des hommes ..............................................................163
§.XVI.Sources de nos Erreurs. Quels sont les cas où nous en devenons responsables ...............................................165
§.XVII.Dieu, incapable de nous tromper, permet que les hommes nous trompent,
et que nous errions aussi par notre faute .................................................................................................................167
§.XVIII.Objets susceptibles de certitude, plus importans que les autres .....................................................................168
§.XIX.Question curieuse, si un Athée est assûré qu'il y ait des corps? Rép. Hors des Vérités Mathématiques,
l'Athée ne peut s'assûrer de rien sans abjurer son Athéisme .....................................................................................169
§.XX.Comment le commun des hommes a sur mille choses une vraye Certitude,
dont il ne connoît point les Principes ........................................................................................................................171
§.XXI.Conclusion. Vrai caractère de la Certitude Morale. Diversité des sujets sur lesquels elle peut s'étendre.
Logique nouvelle pour juger des probabilités, ouvrage aussi nécessaire que penible ....................................................172
ESSAI PHILOSOPHIQUE SUR L'AME DES BÊTES
DISCOURS PRÉLIMINAIRE ...........................................................................................................................177
Réflexions sur l'Histoire de cette Question. Vicissitudes d'Opinions auxquelles elle a donné lieu.
Les progrès de la Philosophie dans notre Siècle en favorisent plus que jamais l'éclaircissement.
Plan de cet Ouvrage.
PREMIERE PARTIE
Où l'on prouve qu'il doit y avoir dans les Bêtes un Principe immatériel.
Chapitre 1. ............................................................................................................................................................184
Exposition du système des Automates. Premier fondement de ce Système, l'inspection du Corps humain.
Doubles Loix auxquelles il est soumis, selon son état absolu et relatif.
Chapitre 2. ............................................................................................................................................................192
Où l'on discerne les mouvemens qui naissent du pur Méchanisme du Corps, d'avec ceux qui dépendent de son union:
d'où il paroît que le Corps humain est une Machine qui subsisteroit indépendemment de cette union.
Chapitre 3. ............................................................................................................................................................199
Application de ces Principes aux Bêtes. Dieu peut faire des Machines qui se conservent, et qui produisent
des mouvemens réglés et suivis. Empire des objets extérieurs sur le cerveau, très étendu, lorsqu'il n'est
point balancé par celui de l'Ame. Le Cartésien se tire aisément d'une objection que le P. Daniel croit indissoluble.
Chapitre 4. ............................................................................................................................................................209
Suite des argumens du Cartésien. Machines surprenantes que les hommes ont faites. Comparaison de l'Art humain
avec l'Art divin. L'Instinct des Brutes suppose une Raison extérieure qui les conduit, en produisant par
le Méchanisme des effets raisonnés. La Sagesse incréée, la Raison universelle, est la Raison des Brutes.
Magnificence de cette idée, qui mal entendue, a produit celle de l'Ame du Monde. Dieu ne fait rien d'inutile.
Les Bêtes n'ont donc point d'Ame. Conclusion du Plaidoyer du Cartésien.
Chapitre 5. ............................................................................................................................................................219
Réfutation du Systême des Automates. Tout se réduit à une Question de fait, où la simple possibilité ne prouve rien.
Deux Principes qui fondent la Certitude Morale. Ils sont incompatibles avec l'Hypothèse Cartésienne, qui par
conséquent est propre à jetter dans le Pyrrhonisme. C'est l'endroit foible de cette Hypothèse.
Imprudence de ceux qui l'ont attaquée par cet endroit. En réfutant les Automates, ils ont travaillé à rendre
douteuse l'existence des Ames humaines.
Chapitre 6. ............................................................................................................................................................224
On prouve au Pyrrhonien, en appliquant les deux Principes ci-dessus, que les Hommes qu'il voit ne sont pas
autant d'Automates. On démontre par la même voye contre le Cartésien, que les Brutes ne le sont pas.
Replique du Cartésien. On entend trop finement les actions des Bêtes. C'est l'imagination et la prévention qui
les raconte. Foiblesse de cette défense. La preuve d'un Principe spirituel dans les Brutes, c'est que ce Principe
y est l'unique raison suffisante des Phénomènes, et que sans lui ils seroient trompeurs. Exemple pris d'une
Tête parlante.
Chapitre 7. ............................................................................................................................................................237
Nouvelle preuve de l'existence de l'Ame des Brutes, prise de l'Analogie de leur Corps avec le Corps humain.
L'admirable structure de leurs Organes ne peut avoir d'autre but que de loger une Ame immatérielle,
et d'être pour cette Ame principe de Sensation et instrument d'action. Examen de la question, si les Animaux
ont été créés pour l'Homme. Réflexion sur l'usage des causes finales dans la Philosophie.
Il faut distinguer entre les Usages directs des choses, et les Usages accessoires. La destination des Bêtes
pour l'usage de l'Homme, n'affoiblit point l'argument pris de leur structure, en faveur d'une Ame spirituelle.
Chapitre 8. ............................................................................................................................................................245
Analogie des Plantes avec les Animaux. Difficulté qui en naît. Gradation insensible dans les diverses espèces
de Corps vivans. Disparités essentielles entre les animaux et les Plantes, qui ne permettent pas d'attribuer une
Ame à celles-ci. Leur principal usage est de servir de retraite et de nourriture aux Animaux. En général elles
paroissent se rapporter à un but qui est hors d'elles. Bornes qui séparent le Genre-Animal du Végétal, malaisées
à fixer; ce qui n'empêche pas que les preuves de l'Ame des Brutes, ne soient sans conséquence pour les Végétaux.
Chapitre 9. ............................................................................................................................................................255
Récapitulation des preuves précédentes, éclaircies par la comparaison prise d'une Horloge, où l'on supposeroit
le mouvement perpétuel. Imperfection de cette Comparaison. Quand l'Ame ne seroit point la Cause physique des
actions des Brutes, elle en seroit toujours la vraye Raison, aussi-bien que de la structure de leurs Organes.
Le Méchanisme préétabli sur la prévision des desirs de l'Ame, moins digne de la Sagesse infinie que l'établissement
d'une influence réciproque entre les deux Substances. Examen d'un scrupule. D'où vient que l'existence de l'Ame
des Bêtes, étant susceptible de Démonstration, passe depuis si long-tems pour problématique? Force des préjugés
dans des Exemples tout pareils. Bon-Sens altéré par le goût de Paradoxe.
SECONDE PARTIE
Où l'on recherche quelle est la Nature de cette Ame.
Chapitre 1. ............................................................................................................................................................263
Embarras de cette nouvelle Question. Contradictions où tombent les Péripatéticiens.
L'Ame des Bêtes doit être une substance qui pense.
Chapitre 2. ............................................................................................................................................................271
L'Expérience semble nous montrer dans les Bêtes les deux plus nobles facultés de l'Ame humaine, la Liberté et
la Raison. Exemples de leurs actions raisonnées. Tous les attributs de notre Ame enveloppés dans la Sensation.
En quoi consiste la nature de la Liberté. Il faut distinguer entre le fond de la Liberté et son usage.
Chapitre 3. ............................................................................................................................................................278
Raisonnemens de Mr. Bayle pour ruiner toute différence essentielle entre l'Ame des Brutes et celle de l'Homme,
exposés et réfutés. Ils se fondent sur une fausse analogie entre l'Esprit et le Corps. On montre qu'il peut y
avoir des différences spécifiques entre les Esprits, qui ne sont pas accidentelles comme dans les Corps.
Chapitre 4. ............................................................................................................................................................285
Réponse à ce qu'on objecte, qu'il est impossible de s'assûrer de ces différences, et de déterminer toutes les
pensées qu'une Ame est, ou n'est pas susceptible d'avoir. On allégue le développement insensible de la Raison
dans les Enfans; les Sensations; le progrès de l'Esprit dans les Sciences. L'ingenieuse conjecture sur le progrès
éternel des Intelligences bienheureuses vers la perfection, fortifie cette difficulté. Réponse. Ce progrès éternel
est compatible avec les différences spécifiques des Esprits. Mêlange de fini, et d'infini qu'on y observe.
Etonnante diversité entre les génies. Il ne faut pas confondre la perfection essentielle à un ordre d'Intelligences,
avec les progrès accidentels qui dépendent du bon usage de la Liberté. Cette distinction prouvée par les bornes
communes aux Génies les plus vastes et aux plus étroits. Sophisme grossier de Mr. Bayle. Démonstration qu'il y a
des Etres pensans qui différent essentiellemens entr'eux. L'attribut de la pensée peut être participé en une
infinité de degrez différens.
Chapitre 5. ............................................................................................................................................................297
L'expérience prouve que la nature de l'Ame des Brutes est essentiellement différente de celle de l'Ame humaine.
La persuasion générale fondée sur cette expérience est de quelque poids. On démontre que les Bêtes n'ayant
actuellement aucune idée de Dieu, d'une Religion, ni du Bien moral, ne sont susceptibles d'aucune de ces idées,
et manquent par conséquent de plusieurs des propriétés de l'Ame humaine. On pourroit accorder de la Raison aux
Bêtes sans ruïner la différence spécifique entre leur Ame et la nôtre.
Chapitre 6. ............................................................................................................................................................303
Conjecture la plus vraisemblable sur la nature de l'Ame des Bêtes. C'est un Esprit uniquement susceptible de
perceptions confuses. Digression sur la nature de nos Sensations. Les éclaircissemens des nouveaux Philosophes
sur cette matiére y laissent encore de grandes obscurités. Questions qui s'y présentent. Quatre différences entre
nos Sensations et nos idées. Nos sensations ne sont point des perceptions simples.
C'est un amas de petites perceptions que leur nombre ou leur succession rapide ne nous permet pas de discerner.
La Musique et les couleurs fournissent l'éclaircissement de cette pensée. Les divers ébranlemens du Sensorium,
aperçus de l'Ame sont la cause, et l'objet immédiat de nos Sensations. Ils nous avertissent de la présence des
Corps extérieurs. Bornes essentielles de notre Esprit, source de nos perceptions confuses. Il y a des Sensations
spirituelles, c'est-à-dire, d'objets spirituels, dont l'Analogie avec les corporelles sert à expliquer celles-ci.
Nos Sensations ne sont point arbitrairement attachées à certains organes, ou mouvemens corporels, étant
essentiellement relatives à ces mouvemens. Le P. Mallebranche refuté sur cela. Comment elles nous prouvent
l'existence des Corps. Pourquoi nous revétons les objets des sentimens que nous éprouvons à leur occasion.
Autres caractères de nos Sensations expliqués. Raison des différences qui se trouvent entre les Sensations
d'Espèces diverses, comme la vue, l'ouïe etc. Réfutation d'un paradoxe de Mr.Locke. Les Sensations de genre
différent, s'accordent à exciter dans mon Ame les mêmes idées. Elles nous unissent à notre Corps, et par lui
au Monde corporel, et nous le représentent dans son rapport avec nous.
Chapitre 7. ............................................................................................................................................................341
Exposé de mon Hypothèse, l'Ame des Bêtes est un principe actif et sensitif. Différence entre les Sens,
et l'Entendement pur, pour la maniére d'apercevoir les objets. Ces deux sortes de perceptions se mêlent,
et la derniére perfectionne l'autre. L'état le plus imparfait de l'Ame humaine représente assez bien la nature
de celle des Bêtes. Objection d'un Mallebranchiste: La capacité d'un Esprit répond au degré de réalité objective
qui épuise sa perception. Donc l'Ame des Bêtes capable de ces sentimens confus qui remplissent la capacité de
notre Ame, devroit l'être aussi de toutes nos perceptions distinctes. Rép. La capacité perceptive de notre Ame,
n'est pas toujours actuellement remplie. Si les sentimens vifs l'occupent toute entiére, ce n'est pas en vertu de
leur réalité objective. Notre perception est plus bornée encore pour le nombre des objets qu'elle peut embrasser
distinctement, que pour les degrés de réalité.
Chapitre 8. ............................................................................................................................................................354
Difficulté qui se trouve à refuser aux Bêtes la Raison, après leur avoir accordé le Sentiment.
Triomphes de Mr. Bayle là-dessus. Sa conduite bien différente de celle de Descartes.
Caractère hardi de la Philosophie Cartésienne. Ses Principes joints à l'évidence des Faits, menent droit à
l'Hypothèse qui explique les Opérations suivies et raisonnées des Bêtes, en réunissant le Méchanisme avec
un Principe sensitif. C'est l'idée des Natures Plastiques rectifiée. Il faut concevoir dans les Brutes,
l'activité de leur Ame dirigée et modifiée par la diversité de ses Sensations; et dans leur Corps un double
Méchanisme, pour régler les Sensations de l'Ame, et pour seconder son action.
Merveilleux effets d'un Agent aveugle appliqué à une Machine.
Chapitre 9. ............................................................................................................................................................365
Combien il est plus facile de satisfaire ici les Philosophes, que de gagner les Imaginations vives.
Les plus surprenantes actions des Brutes se peuvent réduire à trois Classes:
Ire classe: Celles qui se rapportent à l'Instinct: ses merveilles s'acordent avec mon Hypothèse.
Plus elles s'élevent au dessus de notre Raison, moins elles en supposent dans la Brute.
Les Sensations variées à l'infini et pour l'espèce et le degré, peuvent varier de même les desirs de l'Ame,
et l'effet de ses desirs sur une Machine artistement disposée, sans que l'Ame ait connoissance de cet effet.
Le but d'un tel Méchanisme, outre l'utilité de la Bête même, pourra être celle de l'Univers.
Chapitre 10. ..........................................................................................................................................................378
Seconde Classe d'actions: Celles qui appartiennent à la discipline des Animaux. Ce qu'il y a de plus surprenant
dans les actions qui s'y rapportent, s'explique par l'Hypothèse proposée: c'est un nouveau Méchanisme enté
sur celui que forme l'Instinct; le seul sentiment suffit pour produire des habitudes.
La plûpart des imitations ont plus leur source dans le Méchanisme que dans la Raison.
Les Brutes sont incapables de connoître les Sciences et les Arts, qui sont fondés sur les rapports entre des
idées distinctes, sur des principes universels et purement intelligibles, elles ne raisonnent donc point,
elles n'ont que des idées particuliéres et des perceptions confuses. De la Mémoire des Bêtes.
Comment elle se conçoit dans une Ame purement sensitive. Ce n'est chez elles qu'une forte imagination du passé,
occasionnée dans leur Ame par les liaisons des traces de leur cerveau.
Explication de l'Exemple allégué ci-dessus du chien de chasse et de la Perdrix, assez aisée sur ce principe.
Histoire singuliére d'une petite Chienne. Elle est toute propre à confirmer ce que j'ai dit.
Avantages de la Mémoire des Brutes sur la nôtre; sur quoi fondés. Elle rend leurs actions conséquentes.
Ce que c'est que leurs passions.
Chapitre 11. ..........................................................................................................................................................394
Troisième Classe d'actions d'où naît la plus grande difficulté. Ce sont des actions raisonnées,
qu'il est impossible de déduire ou de l'Habitude ou de l'Instinct. Cette difficulté toute grande qu'elle est,
ne renverse point l'Hypothèse. L'Histoire du Renard et du Coq d'Inde rapportée par Willis, ne prouve point que
les Bêtes raisonnent. Justes balances bien nécessaires pour peser ici mes raisons contre les difficultés
qu'on m'oppose. Rien de comparable entre les actions des Bêtes et celles des Hommes.
Si les Bêtes se conduisoient par une espèce de Raison, ce principe agiroit en elles uniformement,
et ne se démentiroit pas en tant de rencontres. Diverses preuves en faveur du sentiment des Bêtes,
qui ne concluent rien pour leur Raison. Nous devons nous défier en cette matiére des prestiges de l'Imagination,
et de notre amour naturel pour le merveilleux. Quatre considérations qui paroissent décisives contre le
Raisonnement des Brutes. Différence entre conduite raisonnable, et conduite raisonnée. Desavantages de mon
Hypothèse, elle ne flatte le préjugé qu'à demi. Milieux en fait d'Opinions, difficiles à faire recevoir.
Chapitre 12. ..........................................................................................................................................................408
Où l'on examine si les Brutes sont des Etres libres. Leurs mouvemens spontanés renferment une ombre de liberté.
La Liberté suppose un principe interne d'action, joint à la lumiére des idées distinctes. Les Brutes étant de
vrais Agens, possedent le 1. de ces avantages, mais le 2. leur manque. Elles sont incapables de réflexions et de
choix. Elles ne sont donc point libres. Les Sensations les déterminent. Question proposée, savoir si le cas
d'équilibre peut avoir lieu chez les Bêtes. La sphère de leur pouvoir renfermée dans celle de leurs perceptions,
comme dans les Hommes. La mesure de leurs idées est celle des effets de leur pouvoir. Par là s'expliquent diverses
impossibilités morales, et comment les Agents spirituels sont toujours soumis à l'Empire de la Providence.
Les perceptions ou distinctes ou confuses, sont la loi, la règle et la borne de leur opération. L'état de l'Homme
sensuel, image de celui des Bêtes par rapport à la Libertè. Agens spirituels sans perception, chimère pure.
Chapitre 13. ..........................................................................................................................................................420
Réponse à une Objection. La spiritualité de l'Ame des Bêtes ruïne les preuves de l'Immortalité de l'Ame humaine.
Digression sur l'immortalitè de l'Ame. Trois questions sur ce sujet, qu'il faut traiter séparément.Puissantes raisons
pour croire nos Ames immortelles, qui ne sauroient avoir lieu pour l'Immortalité de celles des Bêtes.
Chapitre 14. ..........................................................................................................................................................433
Examen d'une seconde Objection prise des souffrances des Bêtes. Ces souffrances ne sont point incompatibles
avec l'infinie bonté de Dieu. Réflexions sur l'Origine du mal physique. Différence entre les Etres purement
sensitifs, à cet égard. Réfutation des raisonnemens Manichéens de Mr. Bayle, et de celui du Pere Malebranche,
qu'il est injuste que des Ames souffrent, et soient anéanties pour l'utilité du Corps.
Chapitre 15. ..........................................................................................................................................................447
Où l'on agite la Question générale de l'influence des Esprits sur les corps, et des Corps sur les Esprits.
Trois Systèmes inventés pour expliquer cette influence. Exposition du I. Systême. Celui des Causes occasionnelles.
On le justifie contre quelques Objections.
Chapitre 16. ..........................................................................................................................................................455
Exposé du second Systême. Celui de l'harmonie préétablie. Réflexions sur le fonds de ce Systême, et sur les
conséquences. Il détruit la liberté; il rend douteuse l'existence du Monde corporel.
Chapitre 17. ..........................................................................................................................................................464
Continuation de l'Examen de ce Systême. Il ne jette pas moins d'incertitude sur le Monde intellectuel,
réduisant tout au seul Moi représentatif de l'Univers. Dans ce Systême on ne peut conclure des mouvemens
extérieurs aux pensées, ni des Sensations de notre Ame aux objets extérieurs, puisque les Sensations de l'ame
naissent nécessairement de sa nature, comme les mouvemens spontanés résultent de la constitution du Corps.
En prouvant que l'Ame produit librement ses propres Actes et qu'elle ne tire point d'elle-même ses Sensations,
mais qu'elle les reçoit du dehors, ce dont l'expérience interne nous convainc, on détruit sans retour le Systême
de l'Harmonie. Ne l'admettre que pour les corps, ce n'est pas en entendre la fin. Le merveilleux de l'Automate
corporel étant absorbé, et en quelque sorte justifié par celui de l'Automate spirituel, cette derniére idée
conduit à l'autre. Si l'Ame sans être libre peut agir comme elle fait, toutes nos actions corporelles peuvent
bien être le fruit d'un Méchanisme préétabli. Mr. Leibnitz paroît pencher vers la Secte des Idéalistes et croire
que les Corps ne sont que des apparences. Ce qu'il dit là-dessus ne refute point l'égomisme.
Chapitre 18. ..........................................................................................................................................................478
Troisième Systême: Celui qui donne à l'Ame un pouvoir Physique de remuer la matiére; c'est peut-être le plus
raisonnable, comme il est le plus commun et le plus ancien. Inconvéniens auxquels il est sujet. Vues propres à
l'appuyer, et à l'éclaircir. Récapitulation de mes Principes. Le Monde matériel se rapporte au bien de la
Société des Intelligences. La Sagesse et la Bonté du Créateur brillent dans l'Œconomie à laquelle les Brutes sont
soumises. Sa Magnificence éclate dans ces divers Ordres d'Esprits dont la variété forme un spectacle ravissant
pour la Raison, quoique l'Imagination s'en effraye.
Chapitre 19. ..........................................................................................................................................................492
Conclusion de cet Ouvrage. La bonté de Dieu éclate sur l'Homme placé dans une espèce de milieu entre l'Ange et
la Bête. Il est le lien et le Citoyen des deux Mondes. Ce double rapport naturel de l'Ame humaine aux Corps et
aux Esprits demande que si l'Ame est immortelle, le Corps le soit aussi. Les sages Payens n'ont vu que la premiére
de ces Veritez. Le dogme de la Résurrection des Corps, inouï à la Raison, et cependant très-conforme à ses lumiéres,
est pour la Religion Chrétienne un caractère de Divinité