Biographie
Présentation du livre
Table des matières
MÉMOIRE SUR LA FACULTÉ DE PENSER
et autres textes
SUR UN SYSTÈME MÉTHODIQUE DE BIBLIOGRAPHIE
p.15-30
MÉMOIRE SUR LA FACULTÉ DE PENSER
Sommaire
PREMIÈRE PARTIE
De la manière dont nous acquérons la connoissance des corps extérieurs et du nôtre.
Introduction ............................................................................................................................................................37
Chap. I. Ce n'est pas au sens du toucher que nous devons la connoissance des corps ...................................................43
Chap. II. C'est à la faculté de nous mouvoir que nous devons la connoissance des corps ...............................................51
Conclusion..............................................................................................................................................................63
SECONDE PARTIE.
Des facultés particulières qui composent la faculté générale de penser.
Introduction ............................................................................................................................................................65
Chap. I. De la pensée en général ...............................................................................................................................69
Chap. II. Des facultés qui composent la faculté de penser ...........................................................................................75
Chap. III. De la formation de nos idées composées, en tant que connoissances ............................................................83
Chap. IV. Des relations de la volonté avec les autres facultés qui composent la faculté de penser ..................................89
Chap. V. De la formation de nos idées composées, en tant que passions et sentimens ...................................................95
Chap. VI. Des moyens par lesquels agissent les facultés qui composent la pensée, et de la manière
dont elles opèrent ....................................................................................................................................................111
Conclusion ............................................................................................................................................................130
TROISIÈME PARTIE
Eclaircissemens sur la manière dont l'action des facultés élémentaires de la
pensée a produit l'état actuel de la raison humaine, et sur la difficulté
que nous éprouvons à reconnoitre les opérations de notre pensée.
Introduction ..........................................................................................................................................................133
Chap. I. Du perfectionnement graduel des individus, du perfectionnement successif de l'espèce,
et de l'usage des signes ...........................................................................................................................................137
Chap. II. Du retour fréquent des mêmes opérations intellectuelles ..............................................................................161
Conclusion ..................................................................................................................................................;.........173
DISSERTATION SUR QUELQUES QUESTIONS D'IDÉOLOGIE
p.181-201
DISSERTATION SUR L'EXISTENCE
et sur les hypothèses de Malebranche et de Berkeley à ce sujet
p.203-221
RÉFLEXIONS SUR LES PROJETS DE PASIGRAPHIE
p.223-237
DE LA MÉTAPHYSIQUE DE KANT
p.241-293
SUR LES LETTRES DE DESCARTES
p.295-305
Le présent volume réunit les textes suivants, datant de la période 1798-1802 :
Sur un système méthodique de bibliographie, publié dans Gazette nationale ou le Moniteur universel, n° 38 du 8 brumaire an 6 de la République (29 octobre 1797), BN Gr. fol. Lc 2. 113 (micr. D 71). Publié sous la rubrique "Mélanges", l'article n'est pas signé, mais la référence à l'analyse de la pensée par "le citoyen Tracy dans deux Mémoires qu'il a lus à la deuxième classe de l'Institut" (p. 153, note 1) ne laisse aucun doute sur la personnalité de son auteur. L'étude porte sur le Système complet de Bibliographie ou ordre des facultés de Debure.
Excepté le texte précédent, les premiers travaux philosophiques de Destutt de Tracy ont été publiés dans les Mémoires de l'Institut national des sciences et arts, Sciences morales et politiques, Mémoires de morale et de politique, Paris, Baudoin, Imprimeur de l'Institut national... in 4°, 1798-1804 (5 vol.) dans les tomes: I° (1798) BN R. 4247; III° (1801) BN R. 4249; IV° (1802) BN R. 4250.
Ses Mémoires ont d'abord été lus dans le cadre de la Seconde classe de l'Institut national, en plusieurs séances distantes les unes des autres, entre le 21 avril 1796 et le 27 avril 1802, puis refondus par l'auteur, firent l'objet d'une "seconde lecture", et furent enfin publiés, aux frais de l'Institut, dans les recueils collectifs Mémoires de l'Institut National... (M.I.N).
Sur la chronologie des premières publications de Tracy, voir, dans l'éd. reprint des Eléments d'Idéologie, Première partie, Idéologie proprement dite (Vrin, 1970) l'Introduction historique d'H. Gouhier, p.7-9.
Nous publions les écrits suivants, tirés des M.I.N. :
Mémoire sur la faculté de penser, par Destutt (Tracy) membre associé. Lu le 2 floréal an 4. Publié dans le tome I° des M.I.N.. Sciences morales et politiques, thermidor an 6 (août 1798), p 283-451. Le sommaire complet du M.F.P. est imprimé en tête. Sa genèse est plus compliquée que ne l'indique la date signalée par l'auteur comme celle de sa lecture. Il suit de la note I du Mémoire (p 283) qu'il y a eu après la série des premières séances de lecture des mémoires initiaux: 2 floréal, 2 messidor an 4 (21 avril 20 juin 1796), 27 vendémiaire an 5 (18 octobre 1796), 22 pluviôse, 27 pluviôse an 6 (10 février, 15 février 1798) une séance de "seconde lecture" des mémoires "refondus": 22 germinal an 6; l'auteur donne comme date du Mémoire celle de la toute première séance de lecture (2 floréal an 4), probablement pour prendre date. De la première version du Mémoire dont l'auteur révèle l'existence, on a par ailleurs une preuve objective, dans le Registre des Mémoires (p 8), qui mentionne son sujet: "Sur la manière dont nous acquérons la connaissance des corps extérieurs et du notre", qui deviendra la Première partie du Mémoire définitif, "refondu" — que nous rééditons — imprimé en août 1798, et dont aucun manuscrit, selon E. Kennedy, n'a été retrouvé. (voir E. Kennedy, A philosophe in the Age of revolution: Destutt de Tracy and the origins of "Ideology , Philadelphia, 1978, p. 44.)
Dissertation sur quelques questions d'idéologie, Contenant de nouvelles preuves que c'est à la sensation de résistance que nous devons la connaissance des corps, et qu'avant cette connaissance l'action de notre jugement ne peut avoir lieu, faute de pouvoir distinguer les unes des autres nos perceptions simultanées, par le citoyen Destutt-Tracy. Lue le 7 prairial an 8 (27 mai 1799). Publiée dans le tome III° des M.I.N., Sciences morales et politiques, en prairial an 9 (mai-juin 1801) p 491-514.
Dissertation sur l'Existence, et sur les hypothèses de Mallebranche et de Berkeley à ce sujet, Par le citoyen Destutt-Tracy. Lue le 17 messidor an 8 (17 juillet 1800). Publiée dans les M.I.N., ibidem, tome III° (p 515-534) en prairial an 9 (mai juin 1801).
Réflexions sur les projets de pasigraphie par le citoyen Destutt-Tracy. Lues le 27 floréal an 8 (15 mai 1800), Publiées dans les M.I.N., fin du tome III°, p 535-541, en référence à un mémoire de De Gerando de 1798 sur les problèmes de "pasigraphie" (langue et écriture universelle) et aux nombreux systèmes de cette sorte examinés par les commissions de l'Institut, où siégeait Tracy en l'an 6 (cf. J. de Maimieux, Pasigraphie, 1797).
De la métaphysique de Kant ou Observations sur un ouvrage intitulé: " Essai d'une exposition succinte de la Critique de la raison pure", par J.Kinker, traduit du hollandais par J. le F. en un volume in 8°, à Amsterdam, 1801; par le citoyen Destutt-Tracy. Lues le 7 floréal an 10 (27 avril 1802). Publiées dans les M.I.N., classe des sciences morales et politiques, en fin du tome IV°, p 544-606, en vendémiaire an 11 (septembre-octobre 1802).
Philosophie- Aux Rédacteurs de la Revue: Sur les Lettres de Descartes. Publié dans la Revue ou la Décade Philosophique, littéraire et politique, n° 16, 2° trimestre, du 1° juin 1806, non signé , p 392-401, in 8° [BN Z. 23230/41].
Nous ajoutons ce texte de 1806 concernant Descartes mais aussi Regis et surtout Le Roy (Regius), ce dernier découvert par Tracy dans les Lettres de Descartes de 1641-1647.
Anne Deneys-Tunney et Henry Deneys
DESTUTT DE TRACY
Mémoire sur la faculté de penser. De la métaphysique de Kant [1798] (1802)
«Idéologiste» — et non «idéologue», comme lança injurieusement Napoléon Bonaparte : ainsi se définissait Antoine-Louis-Claude Destutt, comte de Tracy (1754-1836), colonel d’Ancien Régime, Constituant, fait général par La Fayette, emprisonné sous la Terreur et libéré après Thermidor, sénateur d’Empire puis pair de France rallié au régime de Louis XVIII. Membre associé de l’Institut fondé en 1795 par le Directoire, Destutt destine ses Eléments d’idéologie aux Ecoles centrales de la République. L’idéologie appartient en propre à "l’ère française", celle du développement de la raison lié à l’accroissement du bonheur et de la liberté. Propriété nationale héritée des Philosophes des Lumières, en particulier de Condillac, mais revue et corrigée, cette doctrine a valeur universelle pour ce qu’elle contient la philosophie première, science de l’esprit humain, articulée à la grammaire et à la logique, avec ses applications en sciences, économie, morale et politique.
Ni métaphysique ni psychologie (toutes deux obscures), l’idéologie est exactement la science des idées, qui, partant des données empiriques, embrasse le système entier de la pensée. Les idées vraies, issues de l’expérience, observables et vérifiables, doivent chasser les chimères, erreurs et mensonges qui bouleversent ou déguisent l’ordre du réel (l’idéologie au sens négatif que prendra plus tard le terme). D’où la confrontation obligée avec Kant, dont Destutt récuse l’analyse des facultés ; la philosophie allemande, obscure par la langue (impropre) et sectaire par la pensée (abstraite), tombe sous la critique des systèmes de Condillac.
(Catalogue des Auteurs, CF)
