MARIOTTE
Essai de logique (1678)
Biographie
Présentation du livre
Table des matières
 

ESSAY DE LOGIQUE
 

Essay de Logique, contenant les principes des sciences, et la maniere de s'en servir
pour faire de bons raisonnemens
 

PREFACE ................................................................................................................................................................11
 
PREMIERE PARTIE ..............................................................................................................................................15
Contenant les premiers principes des Sciences
Demandes.
Principes et propositions fondamentales du Raisonnement, p.15
Principes et propositions fondamentales, pour établir les sciences des choses
naturelles, p.19
Principes des propositions vray-semblables, p.28
Principes et propositions fondamentales de la Morale, p.35
 
SECONDE PARTIE  ................................................................................................................................................47
Contenant la methode qu'il faut suivre pour faire de bons raisonnemens.
Des usages du raisonnement, et des diverses sortes d'Esprits, p.47
Division de cette seconde Partie, p.47
 
Premier discours  .....................................................................................................................................................49
De ce qu'il faut observer pour se rendre intelligible
Des propositions composant nos raisonnemens, et des noms ou mots dont
elles sont composées, p.49
Necessité de s'accorder sur le sens des mots, p. 49
Qu'il n'est pas necessaire, en general, d'expliquer les mots du langage
ordinaire, p.50
D'où procede l'obscurité des noms, et de la necessité d'expliquer les mots
quand il arrive qu'ils ont quelque obscurité, p.50
De la definition, et sur quoi on doit se regler pour la bien faire, p.51
Des noms de choses qu'on ne doit point entreprendre de definir, p.51
De la definition des choses qui ont des noms communs de substance, et dont
la qualité essentielle est connue, avec exemples, p.52
Definition des choses dont la qualité essentielle est inconnue, avec exemple, p.53
Definition des choses qui n'ont point de nom de genres et dont les qualités
propres sont inconnues, p.54
Si l'on peut definir les qualités precises, p.54
Possibilité de la permutation du sujet en l'attribut requise dans la definition, p.54
Definition des choses visibles par la figure, p.55
Definition d'un particulier, p.55
Definition et realité des choses; et quand les definitions ne peuvent estre
fausses, p.55
Quand les definitions sont impropres; et quel nom on doit donner aux choses
nouvelles et cy-devant inconnues, p.55
Jusqu'où les regles cy-dessus sont necessaires, p.56
Definitions posterieures à l'établissement de l'existence et des proprietés
des choses, p.56
La plus importante regle de la definition, p.57
De la definition de nom et de la chose, et des divers sens de la question
qu'est-ce qu'une chose?  p.57
De la division ou distinction, p.59
 
Deuxieme discours  ..................................................................................................................................................61
De l'invention des Principes
Des trois genres de propositions, p.61
Des Theoremes et des Problemes, p. 61
Necessité de savoir les propositions intellectuelles pour parvenir à la
connoissance des choses sensibles et morales, p.61
Division de ce second Discours, p.62
 
Article premier  ...........................................................................................................................................................63
De la Methode, pour trouver les principes des propositions intellectuelles.
Nature des propositions intellectuelles de Geometrie et d'Arithmetique,
et des propositions intellectuelles de Metaphysique, avec exemples, p.63
Que les propositions de Geometrie et d'Arithmetique sont soit des verités
premieres, soit ont besoin de preuve; auquel cas il est necessaire de chercher
sous quels principes, premiers ou seconds, elles sont comprises, p.63
Des principes speculatifs intellectuels, et de ceux pour les constructions
des figures, p.64
Remarques sur la Première Proposition du Livre I d'Euclide, et sur le scrupule
des Geometres d'admettre en un plan la possibilité des lignes qui se forment par
des mouvemens composés ou par des sections de cones, p.64
Des demandes, pour servir de principes speculatifs, p.65
Regles qu'il faut suivre pour les demandes, p.65
Si les definitions sont les seuls principes, et si les axiomes ou verités premieres
se doivent prouver par les definitions, p.66
S'il faut prouver les principes par d'autres principes, quand ils ont quelque
connexité entr'eux, p.66
Methode qu'on peut observer pour trouver les principes speculatifs qui
servent à prouver les propositions qui ne sont pas du nom: en premier lieu
en Geometrie, avec exemples, p.67
Necessité de tirer de nouvelles lignes dans la figure, si les propositions sont
difficiles à prouver, avec exemple, p.69
Principe d'ordre general pour trouver la demonstration d'une proposition
de Geometrie, p.70
Methode pour inventer facilement des theoremes en nombres, avec exemple, p.70
Si les choses sont bien prouvées quand elles le sont par leurs causes, p.71
De l'Analyse pour la solution des problemes de Geometrie, avec exemple, p.71
De l'Analyse pour la solution des problemes des nombres, p.73
Autre methode pour la solution des problemes en nombres, avec exemple, p.74
De l'Algebre ou Analyse algebrique, autre methode pour trouver la solution des problemes
d'Arithmetique et de Geometrie, et en quoi elle consiste, p.76
Exemples de l'Analyse algebrique pour des problemes en nombres, p.78
Exemple de l'Analyse algebrique pour un probleme de Geometrie, p.80
De l'Algebre numerique et de l'Algebre specieuse, et laquelle on doit preferer, p.81
Que la plûpart des operations de l'Algebre sont fondées sur des propositions
de Geometrie et d'Arithmetique, et qu'on ne peut donc pas demontrer ces dernieres
par ces operations, p.82
Sur l'utilité des regles de l'Analyse algebrique employées pour la solution des problemes tres
difficiles de Geometrie et d'Arithmetique, p.83
Des propositions intellectuelles de Metaphysique, p.83
 
Article II  ....................................................................................................................................................................85
De la façon de trouver les principes pour les propositions sensibles
Premier principe qu'il faut recevoir pour prouver les choses sensibles: la seconde demande, p.85
Qu'il n'est pas necessaire de prouver la seconde demande, p.86
Second principe qu'il faut recevoir pour établir les sciences naturelles: le principe
quarante-troisième, p.87
Comment prouver les propositions sensibles, p.89
Principes pour l'execution des choses qu'on ne peut differer, p.89
Des propositions intellectuelles qui peuvent servir de principes dans les choses
sensibles, avec exemple, p.90
Des propositions sensibles pouvant servir de principes dans les questions naturelles;
avec une liste de Maximes ou Regles naturelles, ou Principes d'experience, p.91
De l'utilisation des principes intellectuels et sensibles pour les problemes des choses naturelles
et sensibles, p.93
Des diverses sortes de questions sensibles et naturelles, et des principes servant à
les connoître et les prouver, p.94
Les six causes principales du peu de progrés qu'on a fait jusques à present dans
la science des choses naturelles, p.96
Preuve de l'insuffisance de l'hypothese suivant laquelle la quantité de mouvement ne s'augmente
point, et ne se diminuë point dans la nature, proposée comme exemple
de ce qu'il faut observer pour la recherche des causes naturelles, p.98
Qu'il vaut mieux se contenter d'une histoire ample et exacte des principaux effets
de la nature, que de vouloir établir de fausses hypotheses pour tâcher d'expliquer
les plus difficiles, p.103
De la necessité de faire plusieurs diverses experiences et d'en examiner exactement
toutes les apparences, pour rendre raison des effets naturels, avec exemples, p.104
De la necessité de se servir de principes d'experience dans la preuve des sciences
mêlées de Mathematique et de Physique, p.107
 
Article III  ................................................................................................................................................................109
Des Principes des propositions morales.
Des diverses sortes de principes pouvant servir à la preuve des propositions
morales, et de leur usage, p.109
Incertitude des questions de Morale et de Politique, p.110
Quelques regles dont on peut se servir pour resoudre ces sortes de questions, p.111
 
Troisieme discours ................................................................................................................................................115
De la Methode pour faire les Argumens, et les mettre en ordre pour servir à la
preuve de quelques propositions douteuses, ou à l'établissement de quelque science.
De la nature des Argumens, et des parties dont ils sont composés,
avec exemples, p.115
Des Argumens de vray-semblance, ou Enthymêmes, avec exemple, p.116
Des figures des Argumens, avec exemples, p.117
Des modes ou façons des figures, p.118
Qu'on peut negliger les regles données par les Logiciens pour les figures et les
modes des Argumens, ainsi que leurs remarques touchant les proprietés des
propositions et de leurs termes, p.119
Des deux sortes de preuves, directe et indirecte, avec exemples, p.120
Considerations sur le nombre d'argumens necessaires pour la preuve des
propositions douteuses peu éloignées de leurs principes, et de celles qui en sont
éloignées, avec exemples, p.121
Methode de preuve par raisonnemens continus en citant les propositions,
avec exemple, p.124
Ce qu'on doit penser de ce que quelques Philosophes ont dit, qu'on ne pouvoit rien prouver par
des argumens car il y avoit identité de preuve, p.125
Comment on peut suppléer au defaut de la conception lorsqu'il y a un grand nombre
de connexités à concevoir, p.126
De la methode de prouver un principe d'experience, et dans quel ordre on doit
disposer et citer les preuves des propositions sensibles douteuses ou à prouver
lorsqu'elles sont éloignées des principes d'experience, p.127
Exemple pour prouver un principe d'experience, p.127
Autre exemple pour faire voir comme il faut disposer plusieurs propositions de suite
pour prouver une proposition sensible, et comme il faut faire un raisonnement
continu en citant les principes et les propositions prouvées, p.129
Trois remarques sur l'exemple precedent, p.136
De la methode de prouver par interrogations et réponses, p.137
Necessité de mettre en usage toutes les regles precedentes, p.138
Ce qu'il faut faire quand on ne peut pas prouver les choses invinciblement,
avec exemple, p.138
Ce qu'il faut faire quand quelqu'un nie une proposition bien prouvée, p.138
 
Quatrieme discours  ...............................................................................................................................................141
Des faux raisonnemens et des autres causes de nos erreurs, et de ce qu'il faut
observer pour ne s'y laisser pas surprendre.
Importance de cette partie de la Logique, car elle concerne tous les hommes,
De ce qu'on entend ici par sophisme.
Des deux manieres de sophismes, et division de ce dernier Discours, p.141
 
Article premier  .........................................................................................................................................................143
Des fausses apparences
D'où procedent les fausses apparences, p.143
Cinq hypotheses pour expliquer à peu près comme se font nos sensations et
nos pensées, p.143
Des erreurs où les sens sont capables de nous faire tomber, et qu'il faut suppleer
par le raisonnement à ces defauts, avec exemples, p.148
Qu'il faut parler touchant les sensations comme le vulgaire, et ne pas s'obstiner à combattre
les apparences naturelles des sens, p.155
De l'imagination, et des erreurs où elle peut nous engager, p.156
Du peu de connoissance que nous avons de nostre esprit, et des quatre operations
de l'esprit que plusieurs Logiciens celebres posent, p.157
Ordre des operations internes de l'esprit, p.158
Si toutes nos idées viennent des sens, et si l'on a une idée claire et distincte de la
Pensée, p.159
Que l'imagination nous represente des sensations autres que celles de la veuë,
et qu'il ne faut pas tâcher de detruire toutes les fausses apparences de
l'imagination, p.161
Conclusion de cette discussion sur les apparences de nos sens et de nostre
Imagination, p.161
 
Article II  ..................................................................................................................................................................163
Des faux Raisonnemens
Des deux sortes de sophismes qui procedent des faux raisonnemens, p.163
Du sophisme appellé petition de principe ou supposition de principe, et
comment on peut le detruire, p.163
Des sophismes par le defaut de connexité entre les propositions, des diverses
manieres dont ils se font, et comment on peut les detruire, p.165
Exemple de sophisme tres-difficile à resoudre, p.170
Que tous les sophismes peuvent se reduire ou aux fausses apparences, ou à la
supposition de principe, ou au defaut de connexité, p.171
 

Les principes du debvoir et des cognoissances humaines
[attribué à Roberval]
 
Suppositions ...........................................................................................................................................................177
Principes  ................................................................................................................................................................177
 

Quoique l'Essay de logique, contenant les principes des sciences, & la maniere de s'en servir pour faire de bons raisonnemens ait paru initialement sans nom d'auteur, l'attribution au physicien Edme Mariotte, membre de l'Académie Royale des Sciences de 1668 à 1684, ne fait aucun doute.
Cet ouvrage a été imprimé à trois reprises jusqu'ici. La première édition, la seule séparée, a été publiée in-12° au premier semestre de 1678 chez Etienne Michallet à Paris (paginée [10]-248-[2] p. avec 11 figures h.-t.). Les deux autres éditions ont été insérées dans les recueils in-quarto des Œuvres de Mariotte parus respectivement chez Pierre Vander Aa à Leyde en 1717 (tome II, pages 609-701 et planche xxv h.-t.), et chez Jean Neaulme à La Haye en 1740 (même pagination, mais dans une impression différente).
Cette édition suit le texte de la première édition, la seule parue du vivant de Mariotte, l'exemplaire pris comme référence étant celui de la Bibliothèque Nationale de Paris conservé sous la cote R.11033.
Le découpage des propositions et des paragraphes, l'orthographe, l'accentuation, ainsi que les notations mathématiques ont été scrupuleusement respectés (on a toutefois tacitement corrigé une vingtaine de fautes d'impression et autres inadvertances grammaticales —singulier pour pluriel, féminin pour masculin, et inversement). On a également résisté à la tentation de normaliser la ponctuation et l'usage des majuscules, en dépit de leur caractère souvent surprenant pour un lecteur moderne, et parfois même de leur manque de cohérence: seuls les rares passages où l'intelligence du texte était rendue difficile ont fait l'objet de modifications minimes, en général par l'ajout d'un signe de ponctuation placé alors entre crochets droits. Les errata mentionnés dans la liste de “Fautes survenuès en l'Impression” imprimée en tête de l'édition de référence ont été intégrés sans spécification dans le texte (la liste en question n'est donc pas reproduite ici). La typographie a été légèrement modernisée : en particulier, les “et” ligaturés ont été systématiquement transposés, et les abréviations par contraction et par suspension résolues. L'usage des italiques a aussi été respecté: on s'est borné à l'étendre à quatre membres de phrases que l'imprimeur avait malencontreusement imprimés en romains. Les notes éditoriales (il n'y a pas de notes de Mariotte) signalent les corrections qui ont dû être opérées pour rendre intelligibles certains passages — les mots ajoutés étant donnés entre crochets droits —, plus quelques variantes provenant des éditions de 1717 et 1740. Pour des raisons techniques, il a fallu redessiner les figures d'après celles de l'édition originale. Par ailleurs leur emplacement a été modifié: alors que dans l'édition de 1678 elles sont regroupées à part, elles sont intégrées ici au texte, et ce autant de fois qu'il est renvoyé à chacune d'elles (les légendes ont dû être très légèrement modifiées, tandis que les renvois en marge, ici sans objet, ont été omis).
L'édition de référence étant dépourvue de table des matières, on en a établi une pour la présente édition en s'inspirant de celle insérée dans l'édition de 1740 des Œuvres de Mariotte (par souci de cohérence, on s'est conformé à l'usage orthographique en vigueur dans la présente édition).
Depuis les travaux de Bernard Rochot, on sait que l'écrit intitulé Les principes du debvoir et des cognoissances humaines publié à diverses reprises à l'époque moderne sous le nom du mathématicien et collègue de Mariotte à l'Académie des Sciences, Gilles Personne de Roberval (1602-1675), présente des rapports étroits avec l'Essay de logique: non seulement son contenu est en gros le même que celui de la Première Partie de l'ouvrage de Mariotte, mais des passages entiers s'y retrouvent soit en substance, soit mot pour mot. C'est pourquoi on a jugé à propos de republier ce texte, en collaboration avec Alan Gabbey, à la suite de l'Essay de logique, ce qui permettra au public de disposer pour la première fois d'une édition conjointe des deux ouvrages.
Guy Picolet
 

Abbé propriétaire du prieuré de Saint-Martin-sous-Beaune, qu’il reçut pour prix de ses travaux, Edme Mariotte (?1620-1684), membre de l’Académie des Sciences, fort estimé de ses contemporains, est surtout connu pour ses découvertes en hydrostatique et la loi de compressiblité des gaz.
Par son Essai de Logique contenant les principes des sciences, et la manière de s’en servir pour faire de bons raisonnements, l’auteur, physicien et philosophe, espère, pour l’accroissement des sciences et contre l’esprit de secte, mettre fin aux disputes des savants et aux erreurs des sceptiques, dont il cherche à la fois les causes et le remède. En arithmétique, en géométrie et en physique, il teste la validité des principes, définitions et propositions et montre leur bon usage, faisant tout ensemble oeuvre de savant et d’épistémologue. L’Essai présente en outre cette originalité, d’affirmer l’importance de l’expérience en un temps où le choix d’une démarche exclusivement rationnelle dominait la science classique. Condorcet le célébrait pour avoir introduit en physique l’esprit d’observation et de doute.
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